JEAN-CLAUDE G. PHOTOGRAPHIES

JEAN-CLAUDE G. PHOTOGRAPHIES

PIRIAC SUR MER le 2 juillet 2010

 

 

Site déjà occupé pendant la préhistoire - des mégalithes y sont encore visibles -, Piriac connaît aussi une occupation gallo-romaine. Une campagne de fouilles archéologiques a d'ailleurs eu lieu en 2005.

Piriac doit son nom à Waroch II, Prince (ou Roi) de Vannes ou Broërec, qui pilla ce village en 578 avant de s'y installer. Il le surnomma ce territoire "Pen kiriac", ce qui signifierait en breton "mauvaise pointe", ou "la pointe de Waroch", Kiriac étant une variante possible du nom Waroch (Waroch > Guerec > Guiriec > Kiriac). Formes anciennes : Plebs Keriac ? 861, Penceriac 867, Pehereac 1330, Pihirriac 1426.

Waroch s'installa avec son "ost", à Aula Quiriaca, lieu-dit cité sous cette forme latinisée dans le Cartulaire de Redon ainsi que sous la forme bretonne Lesguiriac, et localisé entre le bourg actuel et Lérat. Ce toponyme qui signifie "la cour, demeure de Kiriac" renforce l'hypothèse de l'équivalence Kiriac / Waroch.

Sous domination bretonne depuis le 6ème  siècle, officiellement intégré à la Bretagne en 851 avec l'ensemble de l'évêché de Nantes, Piriac appartient au pays guérandais, en breton Bro Wenrann.

On estime que la langue bretonne s'est maintenue à Piriac jusque dans la première moitié du XIXe s. On se base sur un témoignage recueilli vers 1900 par Paulin Benoist auprès d'un certain Ernest Rio dont le père, né à Piriac, avait connu vers 1830 des vieux Piriacais parlant encore le breton. Il n'existe malheureusement aucune note ni étude précise sur le dialecte breton parlé autrefois à Piriac : celui-ci était probablement très proche du breton de Batz-sur-Mer, lui-même proche du breton vannetais.

On dispose seulement de trois mots bretons collectés sur place par Edouard Richer en 1823 : morgouilh, méduse, garelé, plie (sorte de poisson), et kourikan, korrigan, lutin. Rien ne prouve qu'il ait rencontré des bretonnants : ces trois mots sont encore employés dans le français local, qui comprend de nombreux autres bretonnismes dont pourhic, "coquillage grain de café" (de pourc'hig, petit cochon).

De même, la toponymie piriacaise est presque exclusivement bretonne : Pointe du Castelli (Castellic 1572 ; de kastellig : petit château), Kervin (Kaeruuen IXe s ; de Ker Gwenn : le village blanc), Le Closillot noté aussi Le Closio (Sclusigo 1572 ; de skluzigoù : les petites écluses), Port-Kennet (Port Guennec XVe : contient le nom d'homme Le Guennec), Kerdrien (K/drean 1572 ; soit Ker Drean), Pierre du Méniscoule (de menez skoul : la montagne du milan), L'Erven (an ervenn : le sillon), etc.

La ville fut une grande productrice de vin dès le 10èmé siècle, mais cette activité cessa avec l'épidémie de phylloxéra (années 1880). On trouve dans la campagne alentour les vestiges de cette agriculture, les vignes poussent au milieu des ronces.

C'est au 17ème siècle que Piriac connut son plein essor économique, la pêche étant pratiquée vers Terre-Neuve. Le premier môle du port est construit en 1758. Les dernières conserveries fermeront durant les années 1970.

Piriac a longtemps été un lieu stratégique, car elle est située près de l'embouchure de la Vilaine et possède en outre une île - l'Île Dumet - qu'un fort occupe toujours aujourd'hui. Les Anglais tiendront d'ailleurs l'île pendant de longues décennies au 18ème siècle avant d'en être chassés par les Français. Piriac possède plusieurs forts de garde le long de la côte.

Village typique, classé petite cité de caractère, Piriac accueillera notamment Émile Zola, Alphonse Daudet et d'autres curieux en quête d'exotisme culturel.

Aujourd'hui, Piriac-sur-mer vit essentiellement du tourisme et de la plaisance. Une partie de l'ancien village est protégée mais en dehors de cette zone, Piriac a mal resisté à la prolifération de parkings et de lotissements.

 



05/07/2010
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